Fondation reconnue d'utilité publique
La fondation reconnue d'utilité publique gère un patrimoine important afin de réaliser une mission d'intérêt général, le plus souvent sur le long terme. Son fonctionnement est réglementé et contrôlé de façon très précise.
Fondateurs
Objectifs
Les fondateurs réalisent exclusivement une mission d'intérêt général sans but lucratif par l'affectation irrévocable de ressources ou de biens.
Nombre minimum requis
Une fondation reconnue d'utilité publique peut être créée par une seule personne.
Statut juridique
Parmi les fondateurs, peuvent figurer :
- des particuliers âgés d'au moins 16 ans,
- des organismes de droit privé ou public, tels que des entreprises, des associations ou des établissements publics.
Droit de retrait
Sauf dissolution, aucun fondateur ne peut se retirer sans avoir rempli tous ses engagements (notamment financiers).
Financement
Affectation de ressources
Une fondation reconnue d'utilité publique ne peut pas exister sans que soit programmée la constitution d'une dotation initiale en capital (contrairement au fonds de dotation).
Cette dotation est constituée de dons, donations ou legs des fondateurs, en une ou plusieurs fois, dans le délai maximum de 10 ans après la création de la fondation. Tout défaut de paiement entraîne la dissolution de la fondation.
Les autres ressources possibles d'une fondation reconnue d'utilité publique sont :
- des subventions publiques,
- de nouveaux dons, donations ou legs,
- des revenus provenant de ses prestations de service ou de ses placements financiers.
A savoir : à la différence d'une association, elle n'a pas de membres cotisants.
Gestion des dépenses
La fondation reconnue d'utilité publique ne peut pas consommer sa dotation initiale, si sa durée est indéterminée.
Les sommes et les biens qui n'ont pas été employés lors de la dissolution ne peuvent pas être repris par les fondateurs. Ils doivent être confiés à une autre fondation ou à une association, poursuivant un but comparable ou compatible.
Rédaction des statuts
Les statuts d'une fondation reconnue d'utilité publique sont librement rédigés.
En pratique, ils doivent être très proches d'un des 2 modèles proposés par le Conseil d'Etat :
- avec conseil d'administration,
(Modèle de statuts d'une fondation reconnue d'utilité publique avec conseil d'administration : Permet de rédiger les statuts d'une fondation, en étant assuré de respecter les obligations légales et réglementaires pour être reconnue d'utilité publique. Adopte un conseil d'administration comme instance dirigeante principale. S'oppose ainsi aux statuts-types avec directoire et conseil de surveillance. A adapter au projet et au fonctionnement concrets de la fondation).
- ou avec directoire et conseil de surveillance,
(Modèle de statuts d'une fondation reconnue d'utilité publique avec directoire et conseil de surveillance : Permet de rédiger les statuts d'une fondation, en étant assuré de respecter les obligations légales et réglementaires pour être reconnue d'utilité publique. Adopte un directoire et un conseil de surveillance comme instances dirigeantes principales. S'oppose ainsi aux statuts-types avec conseil d'administration. À adapter au projet et au fonctionnement concrets de la fondation).
Ces organes collégiaux peuvent ou non choisir d'inclure des représentants de l'Etat.
Les fondateurs doivent pouvoir justifier tout écart entre les statuts de leur fondation et ces statuts-types.
Si la fondation souhaite pouvoir accueillir sous son égide des fondations abritées, ses statuts doivent le mentionner expressément.
A noter : le nom de la fondation peut comporter le nom d'une marque ou d'une société mais sans commencer par fondation d'entreprise cela étant réservé aux fondations d'entreprise proprement dites.
Déclarations
Lors de la création
Les fondateurs doivent adresser par courrier au Bureau des Groupements et Associations du ministère de l'intérieur un dossier de demande de reconnaissance d'utilité publique comprenant diverses pièces justificatives.
Une fois étudié, le dossier est transmis au Conseil d'État pour avis. Une fois l'avis favorable rendu, la reconnaissance d'utilité publique fait l'objet d'un décret publié au Journal officiel.
En cas de rejet, il est possible d'exercer un recours pour excès de pouvoir auprès du tribunal administratif territorialement compétent.
Lors des changements
En cas de changements dans les statuts, le président de la fondation reconnue d'utilité publique dépose au ministère de l'intérieur un dossier de demande d'approbation. Toute modification est approuvée par décret en Conseil d'Etat.
En cas de dissolution volontaire ou automatique (par arrivée au terme d'une fondation à durée déterminée), le président doit également en avertir l'administration dans les mêmes formes.
Contrôle
Contrôle de l'activité
Chaque année, la fondation reconnue d'utilité publique d'entreprise doit adresser un rapport d'activité et de gestion :
- à la préfecture de son siège social,
- au ministère de l'intérieur,
- et aux ministres en charge de son domaine d'action.
Au vu de ce rapport, l'administration peut procéder à toutes les investigations utiles pour vérifier la régularité du fonctionnement de la fondation (par exemple, visite des services de la fondation).
La Cour des Comptes peut également vérifier la conformité entre les objectifs poursuivis et les dépenses financées.
Contrôle des comptes
La fondation reconnue d'utilité publique fournit annuellement :
- au ministère de l'intérieur un rapport comptable et financier complet certifié par un commissaire aux comptes,
- et en demande la publication sur le site internet du Journal officiel, s'il fait état dans l'année de plus de 153 000 € de dons ou plus de 153 000 € de subventions.
Sanctions éventuelles
En cas d'irrégularité, le ministre de l'intérieur (ou le Premier ministre) peut contraindre la fondation reconnue d'utilité publique à la dissolution.
Les dirigeants risquent des amendes et peines de prison :
- non remise des rapports obligatoires : 9 000 € d'amende,
- non recours à un commissaire aux comptes malgré l'obligation : 30 000 € d'amende et jusqu'à 2 ans d'emprisonnement,
entraves faites au bon déroulement des travaux du commissaire aux comptes : 75 000 € d'amende et jusqu'à 5 ans d'emprisonnement.
Références :
Loi n°87-571 du 23 juillet 1987 sur le développement du mécénat (Articles 18 à 18-3)
Loi n°2003-709 du 1 août 2003 relative au mécénat, aux associations et aux fondations (Article 4)
Pour en savoir plus :
Liste des fondations reconnues d'utilité publique (Ministère en charge de l'intérieur)
Où s'adresser :
Bureau des associations et des fondations - Ministère en charge de l'intérieur (Pour effectuer les démarches)
Source rédactionnel : www.herault.gouv.fr
Source : www.lesitedesassociations.fr / www.lesitedesassociations.com
Les droits de reproduction sont réservés et strictement limités. Toute utilisation à des fins commerciales ou publicitaire est interdite.
Attention :
Ces informations sont données à titre informatif et ne permettent en aucun cas de déroger aux dispositions législatives et réglementaires en vigueur le jour de la lecture de l'article.
A VERIFIER LES MONTANTS POUR L'ANNÉE EN COURS.
Besoin d'agrandir le texte, pour une meilleure lecture : une fonction simple avec le clavier Agrandir : (la touche Crtl + la touche plus) Diminuer : (la touche Crtl + la touche moins) |